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Les Taxis Marseillais Montent a Paris, Grève en vue

Les Taxis Marseillais Montent a Paris, Grève en vue

Une manche remportée, sur le fil, par les taxis marseillais. Mais une guerre de positions qui se poursuit. Et menace même de prendre, « au cas où le gouvernement ne boute pas Uber Pop hors de France », une tournure autrement plus spectaculaire…

C’est en substance le message qu’est difficilement parvenu à faire passer Rachid Boudjema, mardi, aux dizaines de taxis, très remontés, massés devant la Préfecture. Et à peine calmés par l’arrêté arraché au préfet Michel Cadot, actant le caractère « illégal » des méthodes utilisées par la start-up californienne de transports low-cost. « On a obtenu le maximum au niveau local », a plaidé au mégaphone le leader du Syndicat des taxis marseillais (STM). « D’autant plus que le préfet nous a aussi promis un renforcement des contrôles et des sanctions contre les chauffeurs qui prendraient des clients sans autorisation. »

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Il n’empêche : le leader syndical a vu sa stratégie contestée par une partie des troupes, favorable à la poursuite du blocus. Finalement, ces irréductibles ont fini, bon gré mal gré, par rentrer dans le rang. Mais seulement, en échange de la promesse d’un nouveau coup d’éclat, à venir, au niveau national.

« Société sauvage »

Hier matin, Rachid Boudjema et les autres représentants provençaux de la corporation ont donc multiplié les contacts avec leurs homologues lyonnais, lillois, nantais et parisiens, tout aussi ulcérés par cette concurrence « déloyale ». L’objectif ? Préparer le prochain épisode de la riposte. Qui pourrait virer au cauchemar sur les axes routiers du pays : « On s’est entendu pour une réunion lundi à Paris avec tous les syndicats de taxis, raconte Rachid Boudjema, et notre position semble partagée par tous : dans cette affaire, le Premier ministre Manuel Valls (PS) doit faire le choix de désactiver l’application Uber Pop. Sinon, nous pourrions lancer dans la foulée un blocage illimité des grandes villes. » Problème : la marge de manoeuvre du gouvernement semble réduite.

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À ce jour, malgré la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 qui n’autorise le transport à titre lucratif qu’aux taxis, moto-taxis et VTC dûment enregistrés, la société américaine continue à jouer la sourde oreille en attendant l’examen de ses nombreux recours judiciaires. Autre stratégie, rallier à sa cause une partie de l’opinion. À Marseille, par exemple, un groupe Facebook de soutien à Uber, monté hier, contre « la gangrène mafieuse des taxis marseillais… », rassemblait déjà plus de 3 000 membres. « Sous prétexte qu’on a une mauvaise réputation, s’étouffe Rachid Boudjema, on voudrait encourager une société qui ne respecte aucune règle et ne cotise à rien. Nous, comme les autres travailleurs déclarés de ce pays, nous payons des charges pour préserver notre système social. Eux, ce qu’ils veulent, c’est une société sauvage. Qui n’a pour règle que loi du plus fort ! »

Et à ce jeu, pour l’heure, les taxis sont bien décidés à montrer leurs muscles.

Uber Pop : les hôteliers très partagés

Les employés du Mama Shelter ne risquent pas d’oublier cette matinée du lundi 8 juin, où une centaine de chauffeurs de taxi ont investi ses murs de manière plutôt musclée. Le motif de cette intrusion : la tenue dans cette résidence hôtelière branchée d’une réunion d’embauche de chauffeurs par Uber, le géant américain, prêt à lancer son concept sur Marseille. Si les taxis ont obtenu un arrêté de la Préfecture, après deux manifestations au Port autonome et place Félix-Barret (Marseille 1er) (lire La Provence d’hier), leur courroux pourrait se déchaîner dans les prochains jours sur les hôteliers marseillais prêts à faire confiance à Uber. « Nous allons faire passer le mot, boycotter ceux qui collaborent avec Uber, ne plus prendre les courses. Déjà, ils nous contactent que pour les petits trajets, jusqu’à la gare ou au stade. On ne va pas les lâcher et on sera vigilant », prévenaient les chauffeurs massés porte 4 du port.

Sauf qu’aucun établissement ne s’est encore réellement prononcé sur Uber. Au New Hotel, on estime cependant que »l’arrivée d’Uber va apporter du positif, car elle va freiner le monopole qu’avaient jusque-là les taxis. Celui-ci n’a jamais été remis en question. Les chauffeurs nous refusent souvent les petites courses, comme jusqu’à la gare Saint-Charles, et ils n’ont pris conscience que tardivement de l’importance du bon accueil des clients ». Steven Bak, directeur d’exploitation, précise que « rien n’est encore fait avec Uber, même si c’est en réflexion ». Au Mama Shelter, on penche plus du côté des taxis. Il faut dire qu’après le coup de pression de lundi, sa direction peut aujourd’hui difficilement se déclarer pro-Uber. « Que les choses soient claires. Uber avait loué une salle pour une réunion. On a appris très tard qu’il s’agissait d’entretiens avec ses chauffeurs. On leur en veut un peu dans le sens où on aurait peut-être refusé de l’ accueillir pourdes raisons de sécurité, souligne Jonathan Luciani, du Mama Shelter. Jusque-là, tout se passe bien avec les taxis, il n’y a aucune raison que ça change. »

Au Sofitel, la position est claire. »On a toujours travaillé avec les taxis, ça se passe très bien, il n’y a pas de raison de changer, indique la direction de l’hôtel 5 étoiles du Vieux-Port. Quand un client, nous demande un véhicule, nous commandons spontanément un taxi parmi les compagnies avec lesquelles nous collaborons. Néanmoins, le client est libre de son choix. S’il fait lui-même appel à Uber, nous n’interdirons pas l’accès au véhicule devant l’établissement. »Également contacté, l’Intercontinental-Hotel Dieu, ne s’est lui pas exprimé sur le sujet…

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