La situation entre les taxis et les VTC devient de plus en plus tendue. Après des heurts dans la nuit avec des taxis aux environs de la Porte Maillot avec des jets de projectiles nécessitant l’intervention des forces de l’ordre pour séparer les deux parties, une trentaine de VTC ont bloqué depuis ce vendredi 5 h 30 l’accès à l’aéroport de Roissy depuis l’autoroute A1.
Vers 10 heures, les chauffeurs ont commencé à lever progressivement ce blocus pour se diriger vers la place de la Nation, où il était prévu qu’ils manifestent.
Cette mobilisation des VTC survient une semaine après l’annonce par le gouvernement d’accentuer les «contrôles» pour traquer les chauffeurs de VTC «fraudeurs», c’est à dire les chauffeurs qui sont détenteurs d’une licence de transport collectif (LOTI) mais effectuant des courses individuelles. Malgré la nomination d’un médiateur par le gouvernement, les chauffeurs des VTC demandent à être reçus par Manuel Valls comme, il y a une semaine, les chauffeurs de taxis. Hier, la réunion des représentants des VTC avec le médiateur s’est achevée par une absence de résultat mais avec la promesse de propositions la semaine prochaine.
Selon les dirigeants des VTC près de 10 000 emplois seraient menacés. «C’est un marché qui est en croissance et il faut créer les moyens de satisfaire cette croissance», a expliqué Yves Weisselberger, patron de la plateforme VTC Snapcar.
Un son de cloche repris en filigranes par Emmanuel Macron, ministre de l’Economie. «Il y a à quelques centaines de mètres d’ici des VTC qui sont en train de manifester, après les taxis, qui montrent la difficulté des changements qui sont à l’oeuvre dans nos sociétés et qui vont avec cette transformation», a constaté, jeudi, le ministre de l’Economie en ajoutant : «Et ce n’est pas le gouvernement qui, d’ailleurs, aura à décider quelque chose. Ce sont celles et ceux qui consomment de la mobilité, et celles et ceux qui offrent de la nouvelle mobilité. C’est ça qui va se passer. Alors on peut ralentir les choses, les accompagner, les accélérer, mais la révolution qui est à l’oeuvre, elle est formidablement décentralisée, déconcentrée, elle est dans la main de chacune et chacun.» Voilà qui ne devrait pas être très bien perçu par les taxis.
source: leparisien